
En automne 2018, Anita Niederhausen (journaliste spécialisée en énergies renouvelables) et moi avons été mandatés par l’office fédéral de l’environnement afin de créer des vidéos sur l’éolien. Très vite, nous avons cherché à aller au-delà d’une simple mise en valeur de l’efficacité énergétique de ces installations. La plupart des gens connaissant les pour et les contres habituels de ces engins, nous avons voulu recentrer les projets éoliens au cœur des communautés. En effet, de par son expérience et son parcours, Anita était déjà en contact avec plusieurs « pionniers » de l’éolien en Suisse : des femmes et des hommes qui se sont battus pour l’approvisionnement en énergies propres de leurs régions, via l’éolien. La législation suisse laisse la place à chaque citoyen.ne, chaque association et chaque canton pour s’exprimer sur des projets de constructions. La création d’une éolienne chez les Helvètes nécessite une durée d’une vingtaine d’années au moins alors qu’elle est d’environ cinq ans chez nos voisin.e.s.
Ces trois projets de vidéo se sont transformés en trois projets de films documentaires d’une dizaine de minutes. Ces films racontent l’histoire d’un ou plusieurs citoyen.ne.s suisses qui ont lancé un projet éolien. Ils détaillent leur vision de l’éolien et ce qu’il apporte de concret à leur commune et leurs environnements. Le premier film raconte le parcours de Markus Russi, un homme d’Andermatt qui a construit des barrages autour du monde, qui passionné par l’énergie du vent a construit 4 éoliennes sur une crête en dessus de son village, ou les rafales montagneuses sont quotidiennes. Le deuxième film étaye l’histoire de Jürg et Jonas, deux hommes du même âge au parcours différent et opposé qui se sont uni pour fournir une énergie propre, dans la région de Coire où la vallée déjà surexploitée par l’industrie. Et enfin, le dernier film fait la démonstration de l’engouement populaire dans la commune fribourgeoise du Châtelard, où le conseil communal, soutenu à 95% par son village rural a décidé de devenir le fournisseur en énergie de son district et où le projet n’a pas encore pu aboutir, faute de législation. Les trois films ont volontairement été filmés à trois saisons différentes, en rapport avec la fréquence et le fonctionnement de l’installation. Cette diversité représentée dans les trois sujets montre la multitude possible pour l’éolien en Suisse.
Le procédé de réalisation du film a été essentiellement basé sur les histoires racontées par les personnes rencontrées. Anita et moi faisions d’abord une première rencontre avec le.a pionnier.ère.s de l’éolien ou il.elle nous présentait son lieu et son environnement. Nous faisions en suite une journée de tournage, accompagnés d’un preneur de son et d’un assistant caméra. Entre la rencontre et le tournage, nous définissions un scénario avec une liste d’image à capturer ainsi que les questions à poser pour l’interview. Les questions ont été transmises aux personnes interviewées afin qu’elles puissent nous donner des réponses complètes et dites avec assurance. Ceci était particulièrement important, car ces voix deviennent au montage les vecteurs narratifs du film. Certaines des personnes rencontrées étaient des politicien.ne.s et avaient une bonne aisance face à la caméra, d’autre se retrouvaient à être filmés pour la première fois. Ces différences étaient très intéressantes à travailler et à mélanger par la suite au montage. La postproduction se déroulait de manière classique et tous les films sont regardables autant en français qu’en allemand.


